Selon lui [Jung], l’étude des délires involontaires était un parcours obligé pour réussir à guérir les psychoses, et, à l’époque où il s’intéressa au cas de Frank Miller, il était convaincu qu’elle entrait dans cette catégorie. Ce qu’il ignorait alors et qu’il semble n’avoir jamais su, c’est que les fantasmes de la jeune femme avaient été créés de toutes pièces. Il les décrivit comme des "fantasmes poétiques inconscients", mais il s’agissait du fruit de l’imagination romanesque et non pathologique de Miss Miller. Elle n’avait inventé ces histoires alléchantes que pour aider son cher professeur Flournoy, alors en butte aux attaques implacables des critiques qui avaient tourné en ridicule son dernier ouvrage. Les fantasmes de Frank Miller étaient solidement étayés par sa culture américaine : on y retrouvait diverses influences, de la poésie de Longfellow (Hiawatha) et de Poe (Le Corbeau) à la légende aztèque de Chiwantopel. Ils reflétaient aussi l’éducation qu’elle avait reçue à l’école secondaire, avec des référence à Shakespeare, Milton et Samuel Johnson.
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Info: A propos du cas étudié dans les "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 325
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