Exposé sur les montagnes du coeur. Vois, tout petit, là-bas,
vois : le dernier hameau de paroles, et plus haut,
mais si petite aussi, une dernière bergerie
de sentiment. Discernes-tu ?
Exposé sur les montagnes du coeur. Pierraille
sous les mains. Sans doute pousse ici
encore quelque fleur ; sur le gouffre muet
fleurit une herbe qui ne sait, chantant.
Mais pour qui sait ? ah, qui commençait à savoir
et se tait à présent, exposé sur les montagnes du coeur.
Sans doute passent ici, la conscience sauve,
bien des bêtes, de sûres bêtes de montagne
qui changent, qui s'attardent. Et le grand oiseau abrité
tournoie autour du pur refus des cimes. Mais
ici, sans abri sur les montagnes du coeur...
Auteur:
Info: in "Poémes épars (1907-1926), éd. Seuil, p.87 - trad. Ph. Jaccottet
Commentaires: 2
miguel
11.12.2020
Surtout qu'il est CHuisse ;-)
Benslama
11.12.2020
j'avais oublié de préciser le traducteur (qui n'est pas n'importe qui !)