Si je n'écris pas ce que j'ai vu je souffrirai autant - et peut-être un peu plus. Un peu seulement, j'y insiste.
L'écriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un réalisme. On patauge toujours dans un brouillard sanglant, mais il y a quelques repères.
Le chaos n'est plus qu'à quelques mètres. Faible succès, en vérité.
Quel contraste avec le pouvoir absolu, miraculeux, de la lecture ! Une vie entière à lire aurait comblé mes vœux; je le savais déjà à sept ans.
La texture du monde est douloureuse, inadéquate; elle ne me parait pas modifiable.
Vraiment, je crois qu'une vie entière à lire m'aurait mieux convenu.
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