Que nous passons rapidement sur cette terre ! le premier quart de la vie est écoulé avant qu’on en connaisse l’usage ; le dernier quart s’écoule encore après qu’on a cessé d’en jouir. D’abord nous ne savons point vivre ; bientôt nous ne le pouvons plus ; et, dans l’intervalle qui sépare ces deux extrémités inutiles, les trois quarts du temps qui nous reste sont consumés par le sommeil, par le travail, par la douleur, par la contrainte, par les peines de toute espèce. La vie est courte, moins par le peu de temps qu’elle dure, que parce que de ce peu de temps, nous n’en avons presque point pour la goûter. L'instant de la mort a beau être éloigné de celui de la naissance, la vie est toujours trop courte quand cet espace est mal rempli.
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Info: Emile, Livre IV, Œuvres complètes, Pléiade, t. IV, p. 489
Commentaires: 2
Coli Masson
14.01.2021
Parce que je vois l'image d'une tête de mort qui surplombe cette description du trajet précipité des existences humaines, d'une ignorance à l'autre. Mais tu peux proposer autre chose.
miguel
14.01.2021
pourquoi vanité ?