Un cabinet était voisin, tout embaumé d'herbes odorantes, et dont la principale décoration était une série de petites affiches flottantes, à portée de la main. Emile Deschamps (*) a fort bien décrit, dans une pièce célèbre,
Ce lieu solitaire et secret
Que le parfum du sacrifice
Révèle au pèlerin discret.
Et il ajoute, pour qu'on n'en ignore :
Là, sous un bosquet de lavande,
Chaque jour, vient quelque mortel
Déposer sa timide offrande,
Qui fume et se perd sous l'autel.
Ce qui suit n'est-il pas délicieux encore :
Là, déployant avec mystère
Un billet qu'elle ne lit pas,
La belle, douce et solitaire,
Dévoile un moment ses appas.
Elle en sort, confuse et légère.
Elle en sort pour y revenir,
Et jamais, princesse ou bergère,
Sans y laisser un souvenir.
Ma foi, maintenant que j'ai chargé la Muse chaste d'un aimable poète de vous fourrer le nez dedans, je m'en lave copieusement les mains.
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Info: in "Histoires belles et honnêtes" - disponible sur archive.org - Emile Deschamps (1791-1871), poète, fondateur, avec Hugo, de La Muse Française
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