orphelins

Près du lit où gisait la mère de famille,

Deux tout petits enfants, le garçon et la fille,

Dans le même berceau souriaient endormis.



La mère, se sentant mourir, leur avait mis

Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe,

Afin que, dans cette ombre où la mort nous dérobe,

Ils ne sentissent pas la tiédeur qui décroît,

Et pour qu'ils eussent chaud pendant qu'elle aurait froid.


Auteur: Hugo Victor

Info: Les pauvres gens, extrait

[ poème ] [ misère ]

 

Commentaires: 5

Ajouté à la BD par miguel

Commentaires

Plouin, pf.plouin@gmail.com
2021-01-30 09:46
J'en demande pardon à Victor et ses lecteurs: c'est kitsch!
Coli Masson, colimasson@live.fr
2021-01-30 18:42
Tiens, je ne vois rien de kitsch !? où ça ?
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2021-01-30 18:47
c'est un peu la nativité à l'envers, en chromo
Plouin, pf.plouin@gmail.com
2021-01-31 03:11
Le kitsch moral, la bondieuserie laïque. Le même Hugo dans ses écrits politiques: "L’espérance du courageux est une espérance d’exilé. Une espérance dans la tristesse, mais qui ne s’adonne pas au nihilisme. Un refus total du cynisme". Ici la mort est mise en scène ("la tiédeur qui décroit"), Hugo pense au lecteur captif de ses images, je vois là un cynisme sentimental. De nouveau pardon si je choque !
Coli Masson, colimasson@live.fr
2021-01-31 16:31
Pas du tout, Hugo me les brise souvent monumentales donc c'est bienvenue.