L'écart se creuse entre les grandes oeuvres issues de la culture européenne et les lecteurs contemporains. Cet écart n'est pas seulement d'ordre intellectuel, mais aussi moral, et l'on serait presque tenté de dire, physiologique et nerveux. Face à Virgile ou à Hermann Broch, Homère ou Joyce, Proust ou Saint-Simon, Marc-Aurèle ou Montherlant, Dante ou Ezra Pound, Plotin ou Shelley, Novalis ou Ernst Jünger, les lecteurs moyens modernes perdent leurs nerfs; ils sont littéralement énervés, sans nerfs. Ces oeuvres non seulement ne leur disent plus rien, mais les offensent.
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Info: Journal désinvolte
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