À moins que M. Winston Churchill ne soit réduit au silence, il l'emporte toujours en livrant une "guerre d'usure" dialectique ; il lasse ses adversaires par ses incessantes offensives verbales, par l'intensité de ses convictions, par la versatilité de ses arguments. C'est qu'il connait ses dossiers comme il connaît ses discours - par coeur et à la lettre ; il ne laisse rien au hasard, il travaille ses documents avec l'ardeur d'un terrassier, il apporte à ses péroraisons un labeur incessant, il s'entraîne sur tout le monde. Sa vie n'est qu'un long discours ; il ne parle pas, il déclame. […] Il ne veut pas connaître votre point de vue, qui risquerait de déranger la magnifique limpidité de sa pensée par quelque rappel fastidieux d'une objection incommode. Que lui importent les vues des autres, puisque lui seul est dans le vrai ?
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