La culture moderne et l'imaginaire politique ont mis l'accent sur les vertus que sont la jeunesse, la passion et l'énergie, l'agressivité et la croissance. Le capitalisme repose sur l'exploitation de l'énergie physique, et le sémiocapitalisme sur l'assujettissement de l'énergie nerveuse de la société. La notion d'épuisement a toujours été anathème dans le discours de la modernité, du Sturm und Drang romantique, de la pulsion faustienne d'immortalité, jusqu'à l’inassouvissable soif de croissance économique et de profits, et le déni des limites physiques. La croissance n'est pas qu'un phénomène économique, c'est aussi un concept culturel lié à la vision du futur comme une expansion infinie.
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Info: Tueries : Forcenés et suicidaires à l'ère du capitalisme absolu, 2016
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