éthique de la psychanalyse

L’absurdité foncière du comportement inter-humain n’est compréhensible qu’en fonction de ce système – comme l’a dénommé heureusement Mélanie Klein, sans savoir ce qu’elle disait, comme d’habitude – qui s’appelle le moi humain, à savoir cette série de défenses, de négations, de barrages, d’inhibitions, de fantasmes fondamentaux qui orientent et dirigent le sujet. Eh bien, notre conception théorique de notre technique, même si elle ne coïncide pas exactement avec ce que nous faisons, n’en structure, n’en motive pas moins la moindre de nos interventions auprès desdits patients.

Et c’est bien cela qu’il y a de grave. Car nous nous permettons effectivement – comme l’analyse nous a révélé que nous nous permettons les choses, sans le savoir – de faire intervenir notre ego dans l’analyse. Puisqu’on soutient qu’il s’agit d’obtenir une réadaptation du patient au réel, il faudrait tout de même savoir si c’est l’ego de l’analyste qui donne la mesure du réel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 33

[ observation de l'observateur ] [ suggestion ] [ influence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

No comments