Il y a deux cents millions d’hommes en Europe qui n’ont point de sens et voudraient naître. L’industrie les a arrachés au langage des lignées paysannes et les a enfermés dans ses ghettos énormes qui ressemblent à des gares de triage encombrées de rames de wagons noirs. Du fond des cités ouvrières, ils voudraient être réveillés. Il en est d’autres, pris dans l’engrenage de tous les métiers, auxquels sont interdites les joies d’un Mermoz, les joies religieuses, les joies du savant […]. On a cru que pour nous grandir il suffisait de nous vêtir, de nous nourrir, de répondre à nos besoins. Et l’on a peu à peu fondé en nous le petit-bourgeois de Courteline, le politicien de village, le technicien fermé à la vie intérieure.
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Info: "Honte de la guerre, honte de la paix", paru le 4 octobre 1938 dans Paris-Soir
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