portrait

Tout est clair, oui. Dès 1950 à peu près, Giacometti voit distinctement ce qu’il lui faut accomplir. Peindre ou sculpter "une tête", comme il disait, la faire "comme je la vois", disait-il encore, c’est-à-dire non comme une chose ou du sens, mais comme l’acte par lequel une personne est en vie, est la vie même, d’où suit qu’il y a de l’être et non du néant sur la terre. Et a découlé de cette grande simple pensée ce que l’on pourrait dire un grand œuvre, parce que le projet en rejoignait celui des vrais alchimistes, dégager du plomb de la matière — cette illusion — l’or de la présence de l’être humain à soi-même.

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: Giacometti, ed. Assouline

[ immanence ] [ sculpture ]