Mais le fait que l’absence de liberté nous semble aller de loin, que nous ne la ressentions plus comme absence de liberté ou alors seulement comme une dépendance douce et confortable, ne rend pas notre condition moins funeste. Au contraire. Puisque la terreur avance à pas feutrés, en excluant définitivement toute représentation d’un autre état possible, toute idée d’opposition, elle est dans un certain sens plus fatale qu’une privation de liberté déclarée et reconnaissable comme telle.
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Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 227
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