Je revoyais mon père cloué dans son lit, terrassé par une dépression subite – terrifiante chez un homme si actif ; ses amis alpinistes l’entouraient, gênés, impuissants devant ce mal. S’il avait fait tant de sport, m’avait-il expliqué une fois, c’était pour s’abrutir, pour s’empêcher de penser. Il avait réussi : j’étais persuadé qu’il avait réussi à traverser la vie sans jamais ressentir de réelle interrogation sur la condition humaine.
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Info: Plateforme, p. 71
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