Trop d’hommes confondent foi et bonheur, ce bonheur élémentaire que donne un état de tranquillité spirituelle qu’ils prennent pour la paix. Ils croient trouver la vérité quand ils se sont seulement fabriqués une "raison de vivre", c’est-à-dire une raison pour vivre. Ils ont fait de la puissance terrible qui doit faire éclater notre médiocre existence le tranquillisant qui l’endort. Ils sont à l’arrivée au départ, ils ont atteint la fin dont une vie n’est que le chemin. Ils ont la vérité ; ils croient connaître l’extase des bienheureux, alors que leur béatitude est celle du cerveau – ou du ventre – plein. Si certains esprits ont la passion du vrai, ceux-là ont celle du bien.
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Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 211
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