J’avais de la chance. Elle connaissait les différentes choses qui conservent le désir d’un homme, enfin pas intégralement, ce n’est pas possible, mais disons qui le maintiennent à un niveau suffisant pour faire l’amour de temps en temps en attendant que tout se termine. Connaître ces choses, à vrai dire, n’est rien, c’est tellement facile, tellement dérisoire et facile ; mais elle aimait les faire, elle y prenait plaisir, elle se réjouissait de voir le désir monter dans mon regard. Souvent, au restaurant, en revenant des toilettes, elle posait sur la table sa culotte qu’elle venait d’enlever. Elle aimait, alors, glisser une main entre mes jambes pour profiter de mon érection. Parfois, elle défaisait ma braguette et me branlait aussitôt, à l’abri de la nappe. Le matin aussi, quand elle me réveillait par une fellation et me tendait une tasse de café avant de me reprendre dans sa bouche, je ressentais des élans vertigineux de reconnaissance et de douceur. Elle savait s’arrêter juste avant que je jouisse, elle aurait pu me maintenir à la limite pendant des heures. Je vivais à l’intérieur d’un jeu, un jeu excitant et tendre, le seul jeu qui reste aux adultes ; je traversais un univers de désirs légers et de moments illimités de plaisir.
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Commentaires: 2
Bandini
11.12.2021
Un équilibre fragile.
Coli Masson
10.12.2021
Je ne me souvenais plus de ce subtil mélange de désespoir, de résignation et de bonheur.