lutte des classes aliénée

Car le travail n’est plus une force, il est devenu signe parmi les signes. Il se produit et se consomme comme le reste. Il s’échange avec le non-travail, le loisir, selon une équivalence totale, il est commutable avec tous les autres secteurs de la vie quotidienne. Ni plus ni moins "aliéné", il n’est plus le lieu d’une "praxis" historique singulière engendrant des rapports sociaux singuliers. Il n’est plus, comme la plupart des pratiques, qu’un ensemble d’opérations signalétiques. Il entre dans le design général de la vie, c’est-à-dire dans l’encadrement par les signes. Il n’est même plus cette souffrance, cette prostitution historique qui jouait comme promesse inverse d’une émancipation finale [...]. Plus rien de tout cela n’est vrai. La forme-signe s’est emparée du travail pour le vider de toute signification historique ou libidinale et l’absorber dans le processus de sa propre reproduction : c’est l’opération du signe que de se redoubler en lui-même, derrière l’allusion vide à ce qu’il désigne.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 25

[ absurde ] [ désenracinement ] [ objet de consommation ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2021-12-24 03:29
Hmmm, la catég est strange... Tout comme l'extrait... Un peu comme si la pensée du pépère se trouvait bien plus hors-sol que son énoncé, qui l'est déjà bcp. J'ai l'impression qu'il pense comme un dirigeant déconnecté... L'effort continue d'exister, la souffrance physique, la fatigue... Baudri parle d'organisation adaptative sans le savoir
Coli Masson, colimasson@live.fr
2021-12-24 17:36
C'est peut-être toi qui ne vois plus beaucoup les nouvelles start up.