La relativité du temps et de l’espace dont nous parlent les astrophysiciens n’a de sens – tout comme les propriétés paradoxales mises en lumière par la physique des particules – qu’à une échelle de phénomènes qui n’est pas la nôtre. Dans notre expérience vécue, la remarque de Kant reste entièrement pertinente : "Si nous sortons de la condition subjective sans laquelle nous ne saurions recevoir d’intuitions extérieures, c’est-à-dire être affectés par les objets, la représentation de l’espace ne signifie plus rien." De même, nous avons beau savoir que la Terre tourne sur elle-même et autour du soleil, il n’en reste pas moins que, pour nous, comme le dit Husserl, "la Terre ne se meut pas". Enfin, il n’est pas vrai que "nous avons un corps potentiel, virtuel, capable de toutes les métamorphoses", ni qu’il "varie à l’infini" (Michel Serres, L’Expansion, 20 juillet 2000).
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Info: Après l'effondrement : Notes sur l'utopie néotechnologique
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