La fin du monde est la projection de cette catastrophe intérieure ; son monde subjectif a pris fin depuis qu’il lui a retiré son amour. [...] Et le paranoïaque le réédifie, pas plus splendide certes, mais du moins tel qu’il puisse de nouveau y vivre. Il l’édifie par le travail de son délire. Ce que nous tenons pour la production de maladie, la formation délirante, est en réalité la tentative de guérison, la reconstruction. Celle-ci réussit après la catastrophe plus ou moins bien, jamais pleinement ; une "modification interne en profondeur", selon les termes de Schreber, s’est effectuée concernant le monde.
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Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 69-70
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