effacement de soi

On parlera de tes voisins, on les félicitera, mais personne ne se souciera de toi. On leur confiera telle ou telle charge, et on ne te jugera capable de rien.

Quelquefois, la nature se révoltera en toi et ce sera un grand bien si tu le supportes en silence.

C’est à l’occasion de ces épreuves que l’on reconnaît comment un vrai serviteur du Seigneur sait renoncer à lui-même et briser en lui tout ce qui n’est pas de Dieu.

Il n’est rien qui ne contribue mieux à te faire mourir à toi-même que d’accepter ce qui contrarie ta volonté, surtout lorsqu’on t’ordonne des choses que tu juges inutiles ou déraisonnables. Soumis à un supérieur, tu n’oses résister à son autorité et il te semble dur d’être conduit par un autre et de ne pouvoir jamais agir à ta guise.

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, pages 209-210

[ injustices ] [ blessures de l'orgueil ] [ endurer ]

 

Commentaires: 4

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-02-19 04:40
passage qui peut aussi être apprécié comme le très bon modèle d'un "pouvoir sémantique" appuyé sur on ne sait trop quoi, n'est une "vérité" qui va inévitablement profiter à certains. Quasi de la cautèle donc, pour un protestant à qui on a appris à ne pas tout prendre pour argent comptant ;-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-02-19 06:06
Une remarque de favorisé ;)
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-02-19 06:29
oui, de quelqu'un qui a donc le temps de réfléchir... pas sous pression des flux tendus par exemple... ça pose problème ? ;-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-02-20 07:00
Je parle de favorisé du point de vue de la reconnaissance sociale ou de l'affection reçue. Ayant été pendant mes longues années d'enfance et de jeunesse le vilain petit canard de l'école, et en ayant bcp souffert, j'aurais aimé avoir de telles pensées auxquelles me raccrocher. En ce sens, Nietzsche n'a pas tort dans sa critique du christianisme : religion des faibles. Mais si c'est pour leur permettre d'affronter l'adversité sans se perdre dans les faux-semblants en essayant de devenir un autre que l'on n'est pas, ce n'est pas un mal.