Quand il s’est agi en France ou en Hollande de voter pour ou contre la Constitution européenne, il a été très vite acquis et décrété que ceux qui ont voté non auraient sans doute voté oui si la Constitution s’était appelée traité ; et que ni les protestataires partisans du non, ni les acceptataires partisans du oui, ne rejetaient bien entendu l’idée européenne, et encore moins sa construction irrésistible, mais que les uns et les autres, plus europhiles les uns que les autres, n’avaient un léger différend qu’à propos de l’Europe en tant que fourrier de la mondialisation ou limitateur des excès de celle-ci ; et qu’ils auraient sûrement tous voté pour une autre Europe si on en avait trouvé une.
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Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1460
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