[...] quelqu’un ne se désaliène pas sans s’indifférencier, sans devenir interchangeable, c’est-à-dire sans perdre toute capacité de séduction, tout éclat, sans cesser de resplendir de la lumière noire d’avant les grands mouvements de libération. Qui pourrait désirer quelqu’un qui a perdu son ombre mais qui a gagné des tas de sosies ? Rien n’est moins érotique que la sexualité exhibée en gros plan. C’est comme une sorte de catastrophe nucléaire effaçant d’un coup tous les millénaires humains où le sexe a été une énigme, une souffrance, une conquête et un plaisir.
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Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1512
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