Notre cerveau n'est donc pas simplement soumis passivement aux entrées sensorielles. Dès le départ, il possède déjà un ensemble d'hypothèses abstraites, une sagesse accumulée qui a émergé au fil de l'évolution darwinienne et qu'il projette désormais sur le monde extérieur. Tous les scientifiques ne sont pas d'accord avec cette idée, mais je considère qu'il s'agit d'un point central : la philosophie empiriste naïve qui sous-tend de nombreux réseaux neuronaux artificiels actuels est erronée. Il n'est tout simplement pas vrai que nous naissons avec des circuits complètement désorganisés et dépourvus de toute connaissance, qui reçoivent ensuite l'empreinte de leur environnement. L'apprentissage, chez l'homme et la machine, part toujours d'un ensemble d'hypothèses a priori, qui sont projetées sur les données entrantes, et parmi lesquelles le système sélectionne celles qui sont les mieux adaptées à l'environnement actuel. Comme le dit Jean-Pierre Changeux dans son livre à succès Neuronal Man (1985), Apprendre c'est éliminer.
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Info: How We Learn: Why Brains Learn Better Than Any Machine... for Now
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