[…] "On n'a rien sans rien." Cette campagne posait comme une évidence le fait que l'on accepte de subir un quotidien professionnel calamiteux pour se procurer les biens matériels dont on rêve. Or, en réalité, c'est l'inverse : les biens matériels sont un dédommagement pour le préjudice causé par la dépossession de son temps de vie et de ses capacités. Si le préjudice disparaît, ils perdent tout attrait : l'envie de consommer disparaît en même temps que l'obligation de travailler. On retourne bien volontiers ses gadgets à l'expéditeur si, en échange, on récupère ses rêves et la libre disposition de soi.
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Info: La tyrannie de la réalité, p. 309
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