randonnée

Au terme d’une longue ligne droite, le chemin se raidit, puis nous oppose une succession de hautes marches irrégulières. Les cuisses flambent, le cœur s’emballe et, à bout de souffle, nous atteignons la crête d’une petite épaule, derrière laquelle se découvre la vallée du glacier du Tour. Le spectacle n’est pas exactement grandiose. Bordé de chaque côté par des pierriers gris descend vers nous cette grosse langue de glace bleuâtre et sale, longue masse informe, chaotique, immobile, à la pointe de laquelle s’écoule un petit filet d’eau claire échappée de ses entrailles en liquéfaction. Derrière ce premier front qui nous fait face se dressent les arêtes, abruptes et dentelées, des grandes aiguilles qui ferment le cirque. Mais elles sont trop lointaines encore, trop écrasées par la distance, pour nous édifier l’âme au beau milieu du sentier. Elles ne sont qu’une ligne, un horizon, pas une splendeur qui nous domine.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 26

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Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-03-25 05:37
g ajouté
montagne
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-03-29 06:36
très bien, merci.