structuration psychologique

Paranoïa

[...]

L’expérience vécue primaire semble être de même nature que dans la névrose de contrainte, le refoulement a lieu après que ce souvenir a délié du déplaisir, on ne sait comment. Cependant, il ne se forme pas un reproche, ensuite refoulé, mais le déplaisir apparu est attribué au prochain, selon le schéma psychique de la projection. Le symptôme primaire ainsi formé est la méfiance (susceptibilité à l’égard des autres). Ici, la croyance a été refusée à un reproche. [...]

Les fragments du souvenir qui font retour sont déformés en étant remplacés par des images analogues provenant de l’actuel, donc tout simplement déformés par un remplacement dans le temps et non par la formation d’un succédané. [...]

Parce que la croyance a été refusée au reproche primaire, celui-ci se trouve livré sans bornes aux symptômes de compromis. Le moi ne se sent pas étranger par rapport à ces symptômes, mais il est incité par eux à proposer des tentatives d’explication que l’on peut nommer délire d’assimilation.

Ici, avec le retour du refoulé sous une forme déformée, la défense a tout de suite échoué, et le délire d’assimilation ne peut pas être interprété comme le symptôme de la défense secondaire, mais plutôt comme le début d’une modification du moi, comme l’expression du terrassement. Le procès trouve sa conclusion, soit dans la mélancolie (petitesse du moi), qui donne secondairement croyance aux déformations, croyance qui a été refusée au reproche primaire, soit, plus fréquemment et plus gravement, dans la formation d’un délire de protection (délire des grandeurs), jusqu’à ce que le moi soit complètement remanié.

L’élément déterminant de la paranoïa est le mécanisme de projection accompagné du refus de la croyance au reproche.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit K dans la lettre à Wilhelm Fliess du 1er janvier 1896, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ description ] [ classification ] [ psychanalyse ]

 

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