Peu à peu, cela deviendrait normal de voir des amis de mes parents se faire arrêter ou leurs enfants adolescents quitter leur foyer pour entrer dans la clandestinité. Comme cela deviendrait normal, peu après, de continuer de vivre aux côtés d’amis dont le père, la mère, le frère ou la sœur étaient torturés ou avaient disparu. Oui, peu à peu, comme l’obscurité, mes rêves allaient cesser de me terrifier. Ils allaient cesser de me terrifier parce que la réalité, on l’oublie souvent, peut être plus terrifiante que les pires cauchemars.
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Info: Le premier exil
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