Cher Jean,
Non, le texte n’est toujours pas prêt. Que j’y travaille ou seulement y réfléchisse le travail est également lent.
Passer du “je” et du récit, au “cela” et aux autres (les aliénés) est une profonde métamorphose. Le têtard se défend avec des armes secrètes et n’a pas encore tout à fait succombé, quoique la grenouille lui vienne déjà de toutes parts.
Mais ce qui est proprement la “trouvaille” n’a plus guère de variations à subir.
Si je connaissais mieux la biologie des idées, je saurais dire le temps nécessaire pour le développement de celle-ci. Deux mois apparemment, peut-être trois encore.
J’espère qu’il en faudra moins à ton cœur pour revenir guéri. Bonnes vacances,
Henri
Mais tu ne regretteras pas ta patience. C’est toute la psychiatrie redigérée que tu recevras7.
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Info: Lettre à Jean Paulhan du 15 juillet 1959, à propos de son travail en vue de l'édition de "Connaissance par les gouffres" après ses expérimentations avec les drogues psychotropes comme la mescaline, le LSD et la psilocybine
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