Siècles durant leur place est là, dès le début premier,
grotesques et bêtes, goitreux silencieux.
Des potiers, aptes à mouiller la glaise et la brûler.
Tels des dragons retardés et cléments
figures oblongues comme des cornemuses
mecs archaïques, qui portent si heureux
un rêve frêle durant les jours recluses.
La roue tournoie en grésillant en chaque foyer autour.
Les cœurs portent, toujours, les vieux modèles.
Les potiers œuvrent en sommeillant, et s'assoupissent près du four.
Très rarement ils sont hantés
par quelque fée ou des étincelles.
Dans les vallées des récoltes sublimes
il n'y a pas un bled aux âmes plus lentes
ni autre lieu où l'on saurait y cuire
des cruches aussi belles et si câlines,
avec des croupes de filles indignes et saintes.
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Info: Les potiers, traduit du roumain par Cindrel Lupe
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