Autour des années 1928-1931, autour de Georges Bataille et de Georges-Henri Rivière, il y avait encore des lieux (la revue Documents) où pouvaient se côtoyer archivistes-paléographes, historiens de l’art, conservateurs de musée, poètes transfuges du Surréalisme, ethnologues de terrain (Griaule). Et cela en vue d’une recherche soucieuse de mettre au jour des liaisons restées inaperçues entre les œuvres d’art les plus irritantes, non encore classées, certaines productions hétéroclites et des schèmes de pensée se déployant dans le champ institutionnel.
Qu’avons-nous aujourd’hui ? Rien d’autre, ou à peu près, que ce projet mou de créer un musée des "Arts premiers", ce futur grand bastringue du Quai Branly, avec sa promesse de belles vitrines à haute valeur pédagogique, mais aussi celle de créer des laboratoires de haute technicité et des banques de données sur le "patrimoine". J’imagine mal qu’il puisse devenir un lieu de questionnement sur "le ressort anthropologique de l’art".
Auteur:
Info: Lettre à Pierre Legendre citée dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain" de Pierre Legendre, Librairie Arthème Fayard, 2017, page 220
Commentaires: 1
miguel
20.06.2022
beaux-arts déshumanisation