transposition

Il se trouve que ce poème n’est pas seulement l’un des poèmes les plus célèbres de Li Shang-yin, c’est l’un des plus célèbres de toute la littérature chinoise : j’ai pu en lire une bonne vingtaine de traductions (j’appelle "traduction" l’étape suivant le mot-à-mot, une élaboration littéraire imposant une interprétation d’ensemble de nature à rendre le texte immédiatement compréhensible). Dès lors que trois écrivains pénétrés de deux cultures à la fois — le chinois et le français pour François Cheng, le chinois et l’anglais pour les deux autres — ne peuvent pas s’entendre sur le sens littéral des mots d’un poème, c’est, une fois encore, que nous ne nous trouvons pas face à un sens déterminé, fixé sub specie aeternitatis, mais à un halo de sens, une "ombre" dont il appartient à chacun, pour peu qu’il veuille s’y consacrer, de proposer, en rêvant le poème, d’après sa propre expérience, sa propre poétique, un équivalent éphémère.

Auteur: Markowicz André

Info: Ombres de Chine : Douze poètes de la dynastie Tang (680-870) et un épilogue

[ poésie ] [ approximation ] [ interprétation ] [ secondéïté médium ] [ translangues ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

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