nom-du-père

La question de la carence du père mérite que l’on y revienne, mais on entre ici dans un monde tellement mouvant qu’il faut essayer de faire une distinction qui permette de voir en quoi la recherche pèche. Elle pèche non pas à cause de ce qu’elle trouve, mais à cause de ce qu’elle cherche. Je crois que la faute d’orientation est celle-ci – on confond deux choses qui ont un rapport, mais qui ne se confondent pas, le père en tant que normatif et le père en tant que normal. Bien entendu, le père peut être très dénormativant en tant que lui-même n’est pas normal, mais c’est là rejeter la question au niveau de la structure – névrotique, psychotique – du père. Donc, la normalité du père est une question, celle de sa position normale dans la famille en est une autre.

Troisième point que j’avance – la question de sa position dans la famille ne se confond pas avec une définition exacte de son rôle normativant. Parler de sa carence dans la famille n’est pas parler de sa carence dans le complexe [d’Œdipe]. En effet, pour parler de sa carence dans le complexe, il faut introduire une autre dimension que la dimension réaliste, définie par le mode caractérologique, biographique, ou autre, de sa présence dans la famille.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 168-169

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ métaphore paternelle ]

 

Commentaires: 2

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-10-06 08:11
papa fantasmé ?
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-10-06 08:44
Le papa fantasmé, c'est le père imaginaire.