J’ai descendu, t’offrant le bras, au moins un million d’escaliers,
et maintenant que tu n’es plus là c’est le vide à chaque marche.
Même ainsi notre long voyage a été court.
Le mien dure encore, et je n’ai plus besoin
de correspondances, de réservations,
des pièges, des déboires de qui croit
que la réalité est celle qu’on voit.
J’ai descendu des millions d’escaliers en t’offrant le bras,
et non parce que quatre yeux y voient sans doute mieux.
C’est avec toi que je les ai descendus, sachant que, de nous deux,
les seules prunelles vraies, malgré leur épais voile,
c’étaient les tiennes.
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Info: Poésies, Tome 4 1962-1970
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