A mon avis, un auteur qui ne peut pas supporter l'idée de se débarrasser de quelque chose, sous prétexte que c'est beau, peut ruiner un film. Qu'un plan soit beau n'est pas une raison suffisante pour le garder. Vous vous souvenez des deux vieillards marchant dans la neige ? Images merveilleuses, mais je les ai retirées. J'aurais pu être indulgent envers moi-même et laisser le public voir ces plans. Tous les ciné-clubs du monde auraient dit : "Que c'est beau !" Mais ils auraient compromis le rythme interne du film. On doit être implacable avec sa propre matière. Un film se fait autant avec ce qu'on enlève que ce qu'on ajoute.
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Info: Propos recueillis au magnétophone, Cahier du Cinéma, n°179, juin 1966 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 116
Commentaires: 4
Coli Masson
18.10.2022
Merci, je ne connais pas donc à explorer.
Benslama
17.10.2022
ah, je n'avais pas remarqué que le titre du film est indiqué : "Chimes at midnight" (son adaptation des pièces Henry IV et Henry V, de Shakespeare - centrée sur le personnage de Falstaff, qu'il (Orson) incarne) (je me souviens toujours du début, avec les deux vieillards au coin du feu, qui se souviennent de leur jeunesse, et des facéties de Falstaff, et qui concluent : "we have heard the chimes at midnight...")
Coli Masson
17.10.2022
A quel film fait-il référence avec la scène des deux vieillards ?