Si donc le problème de l’art traditionnel (prémoderne) était d’occuper le Vide sublime de la Chose (le pur Lieu) par le bel objet adéquat – comment réussir à élever un objet ordinaire à la dignité d’une Chose – le problème de l’art contemporain est d’une certaine manière opposé (et bien plus désespéré) : on ne peut plus compter aujourd’hui sur le Vide du Lieu (Sacré) offert aux artefacts humains.
La tâche à réaliser alors consiste à soutenir le Lieu en tant que Lieu, à s’assurer que le Lieu lui-même "ait lieu" : pour le dire autrement, le problème est moins celui de l’horror vacui, remplir le Vide, que celui de le créer.
Auteur:
Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, page 45
Commentaires: 3
Coli Masson
24.10.2022
Sachant que la seconde partie de la citasse ne fait pas référence à la sublimation.
Coli Masson
24.10.2022
Oui, la sublimation freudienne est dite ici : "comment réussir à élever un objet ordinaire à la dignité d’une Chose". J'étiquette donc.
miguel
24.10.2022
Pas loin de la sublimation freudique... Non ?