complexe linguistique

Je ne connaissais alors que quelques mots d'arabe. Je ne pouvais pas vraiment imaginer apprendre la langue. À l'oral, elle s'exprime exactement comme à l'écrit - musicale et fluide, mais totalement incompréhensible, et je me surprenais donc à reconnaître correctement les sons qui surgissaient. Mabsout (heureux) fut l'un de mes tout premiers mots, car tout le monde me demandait sans arrêt si je l'étais. J'avais un plus gros problème avec les mots beau-frère et âne. Ils avaient la même consonance : hamar. Je les ai bien mémorisés tous les deux. J'ai essayé d'entendre la différence entre les deux, et ai réessayé quand on m'a appris qu'il y a trois sons "h" distincts. J'évoquais mes beaux-frères en tant que "frères de Mohammad" ou comme Salem ou Ibrahim, et m'efforçais de ne pas utiliser le mot "âne" au cas où ça aurait trop ressemblé à "beau-frère". Ce fut un vrai problème plus tard, lorsque nous eûmes notre propre âne, que nous le laissions paître, et que je devais parcourir les collines à sa recherche, en demandant si quelqu'un l'avait vu. Il a fallu des années avant que je découvre que la différence n'avait rien à voir avec le "h" du tout, mais avec la prononciation du "r" final. Beau-frère n'en avait pas.  Il était donc un hamaa.

Auteur: Geldermalsen Marguerite Van

Info: Mariée à un Bédouin

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Commentaires: 5

Ajouté à la BD par miguel

Commentaires

Benslama, karim.benslama@orange.fr
2022-10-30 17:40
"la différence, et (...) 'ai réessayé" -
(...) crois qu'il manque quelque chose
:-)
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-10-30 17:50
hmmm
c mieux comme ceci ?
Benslama, karim.benslama@orange.fr
2022-10-30 17:56
ya peut-être un délai pour la mise à jour : là, pour moi, rien n'a changé
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-10-30 18:00
sissi
Benslama, karim.benslama@orange.fr
2022-10-30 18:08
ok
:-)