Elle, d’une douce voix inarticulée
Pas plus syllabique que celle de l’océan : "Je suis ici depuis des années
Cognant aux portes fermées de ton esprit ... – Allez-vous-en, dit-il,
Je ne crois à rien." Elle dit "Autrefois tu voulais comprendre,
Tu voulais connaître la vérité à propos des choses,
Et si cette... immense implantation de terre et d’étoiles,
De chair, d’esprit et de temps et ainsi de suite, avait un sens.
Mais maintenant tu t’es perdu dans la passion. – Mmh ?
pas du tout. La passion ?
Froide comme une carpe. Si je n’étais...
Qui êtes-vous, au fait ? – Mara, répondit-elle,
mais quand il
La regarda à nouveau elle avait disparu, et il lui semblait
Ne s’être parlé qu’à lui-même. "Mmh. Mara. Si c’est un nom,
Que veut-il dire ?
Si je me mets à entendre des voix et avoir des visions... Ah ?
Quel affreux symptôme. Je dois me reprendre en main,
Ne plus trop penser, et être froid comme un serpent. Mais elle avait raison :
Vivre sans savoir n’est pas suffisant. Qui connaît
Tout ? Alors vivre n’est pas suffisant. Alors nous trimons,
Aveugles, aveugles, aveugles."
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Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, page 38
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