Les hommes prennent toute cette comédie au sérieux, en dépit de leur intelligence indiscutable. C’est en cela que réside leur drame. Eh bien, ils souffrent assurément mais... en revanche, ils vivent, ils vivent réellement, pas fantastiquement ; car c’est la souffrance qui est la vie. Sans la souffrance, quel plaisir y aurait-il en elle ? tout deviendrait un service d’action de grâces sans fin : ce serait pieux, mais plutôt ennuyeux. Voyons, et moi ? J’ai beau souffrir, je ne vis tout de même pas. Je suis l’inconnue dans l’équation. Je suis une sorte de spectre ayant perdu tous les tenants et aboutissants et qui a fini par oublier jusqu’à son propre nom.
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Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 404-405
Commentaires: 2
Coli Masson
07.12.2022
Nécessaire je ne sais puisqu'il dit que ce n'est pas son cas.
miguel
06.12.2022
contraste nécessaire. ?