Le maharadjah de Kapurthala était d'un autre style. Il avait un oeil de verre. Aussitôt arrivé, il choisissait deux ou trois filles. Les bouteilles de champagne valsaient. Puis, c'était une tradition, dès qu'il était rond, défoncé, il perdait son oeil. On me faisait appeler. Dans la chambre ou dans le salon, je trouvais mes trois femmes, fesses en l'air, en train de chercher l'oeil du prince hindou. A mon tour, je m'y mettais. La règle du jeu consistait à ne pas trouver le postiche qui, bien sûr, scintillait sur le tapis. Quand Karputhala en avait assez du spectacle, il disait:
- Je m'en vais. Si vous le trouvez, faites-le-moi porter au Ritz.
Et, il partait sans payer. Dans la matinée, je téléphonais à la réception du palace:
- Nous avons retrouvé l'oeil de son Altesse.
Invariablement, l'homme aux clés d'or me répondait:
- On ne peut pas déranger le prince qui est en prières.
Un moment plus tard, un groom arrivait au One avec l'argent de la nuit et des cadeaux pour chacune des chercheuses d'oeil.
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Info: One Two Two : 122, rue de Provence
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