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A propos de Céline

Ce qui m'intéresse chez lui, c'est surtout l'usage très judicieux, efficace qu'il fait de cette langue entièrement artificielle -entièrement littéraire- qu'il a tirée de la langue parlée. Langue constamment en mouvement, parce que sa syntaxe implique un perpétuel porte à faux, qu'il utilise comme une "lancée", comme une incitation presque mécanique au lyrisme (une fois embarqué dans sa phrase, il lui faut accélérer coûte que coûte comme un cycliste). Il s'est forgé un instrument qui par nature ne pouvait pas être maîtrisé : il ne pouvait que s'y livrer comme d'autres se risquent à la drogue. 

 

Auteur: Gracq Julien

Info: In : Arts n° 13, 22-28 décembre 1965

[ oralité transposée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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