Ecoutez à nouveau quelques instants la parole dépressive, répétitive, monotone, ou bien vidée de sens, inaudible même pour celui qui la dit, avant qu’il ne s’abîme dans le mutisme. Vous constaterez que le sens chez le mélancolique paraît... arbitraire, ou bien qu’il se bâtit à grands renfort de savoir et de volonté de maîtrise, mais semble secondaire, figé un peu à côté de la tête et du corps de la personne qui vous parle. Ou encore qu’il est d’emblée évasif, incertain, lacunaire, quasi mutique : "on" vous parle déjà persuadé que la parole est fausse et donc "on" vous parle négligemment, "on" parle sans y croire.
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Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 54-55
Commentaires: 3
miguel
06.01.2023
ok
Coli Masson
06.01.2023
Non car il y a connexion mais à autre chose.
miguel
06.01.2023
déconnexion ?