Après sa crise de folie en mai 1853, Gérard de Nerval (1808-1855) part pour son Valois natal (Chaalis, Senlis, Loisy, Mortefontaine) pour chercher refuge nostalgique et apaisement. Cet errant infatigable qui ne se lasse pas de sillonner le Midi, l’Allemagne, l’Autriche et l’Orient, se replie pour un temps dans la crypte d’un passé qui le hante. En août, les symptômes reprennent : nous le retrouvons, archéologue menacé, visitant la galerie d’ostéologie du Jardin des plantes et persuadé, sous la pluie, d’assister au déluge. [...] Dans ce contexte, El Desdichado est son arche de Noé. Si elle est provisoire, elle lui assure cependant une identité fluide, énigmatique, incantatoire. Orphée demeure, cette fois encore, vainqueur du Prince Noir.
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Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 155
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