chagrin

Je voudrais pouvoir pleurer doucement, mais rien à faire. Pleurer devient de plus en plus difficile. D’ailleurs, on ne vous pardonne pas. On peut exhiber son cul, n’importe quoi, bravo, mais les larmes, quelle obscénité. Une fois, j’ai vu un homme pleurer, au cinéma, vraiment pleurer, comme jamais on ne l’avait montré auparavant sur un écran, c’était dans un film de Dreyer, la moitié de la salle était écroulée de rire. Comme j’admire cet écrivain qui avait demandé avant de mourir qu’on ne le secoue pas trop parce qu’il était plein de larmes.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: "L'ombre des forêts", éditions L'Atteinte, Metz, 2022, page 119

[ tristesse ] [ tabou ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

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