Elle accéléra le pas. Elle fonçait, tête baissée. Les autres n’avaient qu’à s’écarter. Elle n’avait plus la moindre envie de sourire ni de s’excuser. D’ailleurs, ils n’avaient rien d’urgent à faire, eux. Manger, famille, travail, vacances, se reproduire en mammifères disciplinés, se distraire, jouir, les sales petites besognes, tout ce qu’elle avait toujours détesté. Elle n’avait même pas envie de leur jeter le moindre regard. De toute manière, elle ne s’était jamais senti un seul point commun avec eux.
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Info: "L'ombre des forêts", éditions L'Atteinte, Metz, 2022, page 254
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