[...] la cruauté insensée de la procédure criminelle médiévale devait avoir une signification psychologique et suivre un principe directeur. Apparemment la douleur déliait la langue du criminel qui se retranchait derrière le silence ou la provocation. La torture était pour ainsi dire un avant-goût du châtiment, un châtiment partiel préludant à l’autre, le véritable. La coupe étant pleine et son besoin de punition suffisamment satisfait par toutes les souffrances qu’il avait endurées, le criminel pouvait passer aux aveux. Le recours à une mesure qui aujourd’hui nous remplit d’horreur ne peut s’expliquer que par une sorte d’intelligence fruste, au niveau inconscient, de l’état affectif du criminel.
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Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 241
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