Lorsque combattant pour sa patrie, il eut perdu un bras,
il prit soudain peur :
"Désormais, tout ce que je ferai, sera fait à moitié.
Je ne ramasserai que la moitié des récoltes,
tandis qu’au piano, je ne jouerai que la mélodie
ou que l’accompagnement,
jamais les deux portées ensemble.
Je ne pourrai frapper que d’un seul poing
dans les opiniâtres vieilles portes
et la bien-aimée, je ne pourrai l’étreindre
qu’à moitié.
Il y aura des choses que je ne pourrai faire du tout :
applaudir, par exemple,
aux fêtes où chacun applaudit."
Dès ce moment, il se mit à tout faire
avec deux fois plus d’ardeur.
Et à la place d’un bras arraché
une aile lui poussa.
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Info: Un homme, traduit par Claude Sernet
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