écrivain-sur-écrivain

On ne choisit pas ses parents. On choisit au contraire ses compagnons de route. J'étais lié à Italo (Calvino) par un lien à la fois subtil et profond [...]. Nous ne nous sommes jamais parlé longuement ; nous n'en avions pas besoin [...]. Je le ressentais comme un frère, plus comme un frère aîné, bien qu'il ait été mon cadet de quatre ans. Contrairement à moi, il était du métier : il l'avait dans le sang [...]. D'autres choses nous liaient également. Fils d'un homme de science, cas isolé sur la scène de la littérature italienne, il avait faim de science, il la cultivait, il s'en nourrissait en dilettante critique, et ses livres les plus mûrs en étaient nourris. Nature et science étaient pour lui une seule et même chose [...]. Il a mieux réussi que moi, armé comme il l'était d'une culture vaste et variée, et de la fréquentation des plus grands intellectuels de notre temps [...]. Sa disparition si précoce laisse un vide plein d'angoisse [...]

Auteur: Levi Primo

Info: In Anissimov M., Primo Levi ou la tragédie d'un optimiste, op. cit., p. 685.

[ éloge funèbre ]

 

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