L’œuvre commune part du constat de la non-fraternité entre les hommes, de l’oubli des morts par les vivants, des "pères" par les "fils", de l’indifférence régnant entre les vivants, et plus encore vis-à-vis des morts. Dans la civilisation contemporaine, estime Fiodorov, le commandement chrétien de l’amour du prochain s’est vidé de son sens. Pour lui, l’acceptation de la mort comme d’une fatalité est le comble de l’immoralité, dans la mesure où tant qu’existera la mort, le mal existera aussi, condamnant les hommes à l’impossibilité d’une vie pleinement morale. Le supramoralisme que propose le philosophe n’a rien à voir avec le "par-delà le bien et le mal" nietzschéen. Il est la prise de conscience, par l’ensemble de l’humanité, que celle-ci a le devoir d’anéantir la mort.
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Info: Préface à "Correspondance (1873-1903) de Nikolaï Fiodorov, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, page 10
Commentaires: 3
miguel
10.05.2023
les deux ?
Coli Masson
10.05.2023
Peut-être à mettre dans la chaine transhumanisme ?
miguel
08.05.2023
on pourrait presque mettre.... transhumanisme