Le monde dans lequel je suis né n'existe plus : est-ce cela qu'on appelle vieillir ?
Je demeure comme retenu dans un mois de septembre éternel, dans ce peu que constitue désormais le présent, matériellement confortable et sans beaucoup d'intérêt. Ce que j'ai été m'apparaît chaque année plus abstrait, une ancienne histoire dont beaucoup s’est déjà perdu. Je suis parfois saisi de stupeur en imaginant les heures vécues, les innombrables rencontres, les amitiés nouées et défaites, ce qu'aura été la somme des souvenirs amassés et le poids de ces actions sur lesquelles il faudra bien rendre des comptes. Et cette certitude que tout cela n'a servi à rien : de la vie je n'ai rien appris, ou si peu.
Le monde n’a pas eu besoin de moi.
Auteur:
Info: Septembre éternel
Commentaires: 0