Que l’instance métaphysique requière la révélation n’implique pas que cette révélation lui soit effectivement donnée. Le cas de la métaphysique grecque (Platon et Aristote) est exemplaire à cet égard. Il lui manque visiblement un revelatum sacré qui pourrait l’accomplir (d’où un certain "caractère incomplet" dirait Guénon). Ce besoin d’une révélation est explicite dans le courant platonicien et s’accuse particulièrement chez Proclus. Chez Aristote, il s’exprimait peut-être dans les œuvres perdues, certaines indications de Cicéron vont en ce sens. Le cas d’Adam est différent : on doit considérer qu’au paradis, cette fonction est assumée par la création : pour Adam, les réalités naturelles qu’il contemple sont vraiment révélatrices du divin transcendant [...].
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Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 67
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